dimanche 17 novembre 2013

UN VIDE REMPLI DE RIENS


Lundi 14 octobre 2013



Un vide rempli de riens

Par K.Selim



La vie politique reste plombée par l’incertitude sur les intentions du pouvoir.  Pas de candidats déclarés, ni même de lièvres assumés. Tout est plat comme l’attente dans une antichambre. Une vieille habitude nationale d’un pays où tout défie la norme par la grâce d’un fonctionnement pernicieux du système. On a eu un Conseil des ministres de dernière minute et puis… plus rien. Les formes sont sauves. On peut envoyer la loi de finances 2014 aux députés. Pour le reste, tout le monde est forcé d’attendre que cela se décide dans la stratosphère où les «grands électeurs » se cherchent un « consensus » dont les termes restent obscurs. Dans un système qui a complètement achevé d’enterrer les avancées des réformes post-octobre 88, ce serait un prodigieux progrès de connaitre sur quelles questions se « cherche » le consensus. Sur quel cap, sur quel projet… Même réduit au rang de « spectateurs » forcés, les Algériens auraient appréciés d’être « légèrement » informés sur la manière dont les « grands décideurs » conçoivent la marche de l’Algérie dans le proche et moyen avenir. Il faut bien le constater : on ne leur permet même pas d’être spectateurs ! Le système distribue peut-être l’argent de la rente, mais il n’émet rien. Absolument rien. On essaie, poussivement, de faire d’un match de football un évènement. Le summum semble en effet être atteint avec la tentative de présenter la diffusion à la légalité très controversée du match avec le Burkina par la télévision publique algérienne, comme un sursaut nationaliste. De la frime car on sait que si la chaîne Al Jazira engage une procédure judiciaire, l’Algérie payera plus cher que si elle avait acheté les droits auprès de la chaine qatarie. Mais comme il s’agit de plus en plus de remplir à tout prix le vide, nous voilà donc conviés à admirer le « geste » de l’unique. La facture viendra, mais qui s’en soucie ?  On l’a dit, le système distribue. Il n’émet rien. Probablement parce qu’il n’a rien à émettre, piégé en définitive par sa propre impasse. Les acteurs périphériques, ces éternels « animateurs » rétribués  en charge généralement de placer les « ballons sondes » ou d’indiquer, même vaguement, une direction sont en panne d’infos. Ils tournent en rond. Comme des épouvantails ! Mais, n’est-ce pas que « l’essentiel » a été fait, la loi de finances a fait les affectations de ressources et assumé le déficit. L’an 2013 peut se terminer sans risque, sans vagues. Quand à 2014, on avisera ! Dans aucun pays au monde on n’aura vu l’approche d’une élection aussi « décisive » arriver dans un calme aussi obscur. Pas de candidats déclarés, pas de lièvres déclarés. Rien. Le vide. Il y a bien ces ministres qui font du zèle sans savoir où va le vent et qui promettent un métro là il suffit de réveiller un vieux chemin de fer. Ah, bien sûr, il y a ce match qu’on a vu sur l’ENTV malgré la « méchante » Jazira qui a acheté les droits sur « notre » propre match ! Aussi incompréhensible pour notre égo que l’entrée de Lafarge en Algérie par la Bourse sans passer le Conseil national de l’investissement ou les grands décideurs ! On peut en sourire ! Il faut s’en inquiéter. Car ce vide qu’on essaye de remplir de riens n’est que l’expression du décalage monumental dans lequel l’Algérie est dangereusement enfermée !

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